La pratique syndicale européenne est encore balbutiante. Les syndicats corporatistes ou largement politisés, déjà profondément divisés dans leurs pays respectifs, peu habitués à coopérer au-delà des frontières, se trouvent dépourvus face à la globalisation économique. Le syndicalisme européen ne pourra sérieusement répondre aux questions soulevées par l'ultralibéralisme qu'en élaborant, dans une véritable indépendance à l'égard des partis politiques ou des croyances religieuses, un "projet global" garantissant à tous les salariés des conditions comparables de travail et de rémunération.