Les mesures « employeurs/salariés » du programme d'Emmanuel Macron

Principales mesures intéressant les employeurs et les salariés

Code du travail et dialogue social

 

Développement de la négociation collective et primauté des accords d’entreprises

• Le Code du travail définira un socle de droits et de règles (durée légale du travail, salaire minimum, égalité professionnelle, etc.), qui continuera de s’imposer aux entreprises.

• La primauté sera donnée aux accords d’entreprise sur les accords de branche dans les domaines qui seront ouverts à la négociation d’entreprise (pour mémoire, rappelons que la loi du 8 août 2016 a déjà fait ce travail pour la durée du travail, les repos et les congés).

Quel est le risque ?

Vous le voyez dans toutes les entreprises, l’employeur « achète » facilement la signature d’un ou plusieurs syndicats, en échange de quelques faveurs, financières ou d’évolution de carrière.il pourrait y avoir ainsi autant de « code du travail » que d’entreprise, et le dumping social deviendrait la règle.

Cela se produit moins souvent au niveau de la branche car les négociateurs ne sont pas face à leur employeur !

• Les projets de réforme structurelle comme l’assurance-chômage seront discutés au niveau national avec les organisations syndicales et d’employeurs.

Accords collectifs

• Tout accord d’entreprise résultera soit d’un accord majoritaire avec les syndicats, soit d’un référendum à l’initiative de l’employeur ou des syndicats sur la base d’un accord minoritaire (a priori, au moins 30 % des suffrages exprimés au premier tour des élections professionnelles en faveur des syndicats représentatifs).

• Nouveauté : l’employeur se verrait donc ouvrir la possibilité de demander la validation d’un accord minoritaire par référendum.

Là encore il ne serait pas difficile à l’employeur de faire campagne par l’entremise de ses cadres pour convaincre ou contraindre les salariés d’adhérer à son projet.

Institutions représentatives du personnel

• Une instance unique de représentation reprenant l’ensemble des attributions des comités d’entreprise (CE), délégués du personnel (DP) et CHSCT sera mise en place dans toutes les entreprises et tous les groupes sans limitation de plafond d’effectif, sauf accord d’entreprise visant à maintenir les instances existantes ou à en créer de nouvelles.

• À l’heure où nous rédigeons ces lignes :

-l’employeur peut mettre en place une délégation unique du personnel regroupant CE, DP et CHSCT lorsque l’effectif de l’entreprise est inférieur à 300 salariés :

-dans les entreprises de taille supérieure, il est possible de mettre en place une instance unique regroupant ces 3 institutions ou 2 d’entre elles, mais il faut pour cela un accord collectif. Il n’est pas raisonnable dans les grandes entreprises de fusionner toutes ces fonctions, la charge de travail serait considérable, du fait des missions bien spécifiques de chaque comité, à moins que l’objectif soit la professionnalisation des IRP. Ceci n’étant pas la volonté du patronat, on se dirigerait vers un total amateurisme de celles-ci.

Représentants du personnel et engagement syndical

• Renforcement de la formation des représentants des salariés (au-delà des compétences de droit social, formations devant aussi porter sur les enjeux spécifiques de la gestion d’une entreprise, pour favoriser le dialogue entre syndicats et employeurs).

• Permettre à chaque salarié d’apporter des ressources financées par l’employeur au syndicat de son choix (« chèque syndical »).

• Encourager l’engagement syndical, notamment en favorisant sa reconnaissance dans les carrières au sein des entreprises.

Jolie formule en contradiction totale avec les mesures proposées plus haut.

Réduction du nombre de branches

Accentuation de la réduction du nombre de branche, pour viser à terme d’en avoir entre 50 et 100.

Pour les PME, création d’un « code du travail digital »

Un site Internet donnera accès aux PME aux obligations légales et conventionnelles à respecter, ainsi qu’à des conseils fournis par l’administration. Les réponses fournies en ligne pourront être valables auprès de cette dernière.

Cotisations sur salaire et pouvoir d’achat

Suppression des cotisations salariales d’assurance chômage et d’assurance maladie, hausse de la CSG

• Suppression des cotisations salariales d’assurance chômage et d’assurance maladie (– 3,15 pts) compensée par une hausse de CSG de moindre ampleur, avec pour but d’augmenter le revenu net (ex. : pour un salaire de 2 200 € nets par mois, + 500 € nets sur l’année).

• Hausse de CSG de l’ordre de 1,7 point, qui ne touchera pas les retraités modestes (ceux exonérés de CSG ou soumis à la CSG à taux réduit, c’est-à-dire 40 % environ des retraités) ni les indemnités chômage, mais concernera en revanche les revenus du capital.

Conséquence, ce sont les retraites « moyennes » qui seront touchées.

Rétablissement des exonérations de cotisations sur les heures supplémentaires

• Côté cotisations patronales :

-rétablissement de la déduction de 0,50 € par heure supplémentaire sur les cotisations patronales pour les entreprises de 20 salariés et plus ;

-la déduction de 1,50 € par heure supplémentaire dont bénéficient les employeurs de moins de 20 salariés sera maintenue.

• Côté cotisations salariales : rétablissement de l’exonération complète des prélèvements sociaux à charge des salariés (cotisations et contributions salariales + CSG/CRDS) sur la rémunération des heures supplémentaires

Cotisations patronales, CICE

• Transformation du CICE en allégement de charges de 6 points étendu à l’ensemble des entreprises (y compris le secteur de l’Économie Sociale et Solidaire).

• Intensification de l’effort sur les bas salaires (pour atteindre 0 charges générales au niveau du SMIC).

Formation en alternance et apprentissage

Contrat d’apprentissage

Rassemblement des aides et subventions existantes dans une aide unique qui sera fonction de la taille de l’entreprise et du niveau de qualification de l’apprenti.

Taxe d’apprentissage

Affectation de la totalité de la taxe d’apprentissage au financement de l’apprentissage (y compris le hors quota).

Contrat d’apprentissage et contrat de professionnalisation

Convergence des deux contrats de formation en alternance (contrat d’apprentissage, contrat de professionnalisation) vers un contrat unique, sans borne supérieure d’âge. Unification de la grille de rémunération des alternants.

Assurance chômage

Assurance chômage universelle

Mise en place d’une assurance chômage universelle couvrant tous les actifs (salariés, artisans, commerçants indépendants, entrepreneurs, professions libérales, agriculteurs).

Ouverture des droits à l’assurance-chômage aux salariés qui démissionnent

Droit au chômage pour les salariés qui démissionnent : tous les 5 ans, si le salarié choisit de démissionner pour changer d’activité ou développer son propre projet professionnel.

Renforcement des contrôles

• La contrepartie des droits nouveaux sera un contrôle accru de la recherche d’emploi, pour lequel les moyens de Pôle Emploi seront renforcés et les sanctions rendues « crédibles ».

• Sous conditions, si plus de deux emplois décents, selon des critères de salaire et de qualification, sont refusés ou que l’intensité de la recherche d’emploi est insuffisante, les allocations seront suspendues.

Pilotage de l’assurance-chômage

L’État prendra en charge le pilotage du système d’assurance-chômage. Il y associera l’ensemble des parties prenantes, et en particulier les partenaires sociaux.

Bonus-malus sur les cotisations d’assurance chômage

Les employeurs qui auront recours de manière excessive aux contrats courts paieront plus (malus), ceux qui créent des emplois stables et pérennes paieront moins (bonus).

Autres mesures

Indemnisation du licenciement sans cause réelle et sérieuse

Création d’un plafond et d’un plancher pour les dommages et intérêts en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse (hormis les cas de discrimination, de harcèlement, etc., pour lesquels il n’y aura pas de limite).

Super pour les patrons qui pourront chiffrer avec exactitude ce qui leur en coutera d’enfreindre la loi !

Égalité entre les femmes et les hommes

• Création d’un congé de maternité unique garanti pour toutes les femmes, quel que soit leur statut (salariée, entrepreneuse, intermittente, non-salariée, statut multiple, etc.), aligné sur le régime le plus avantageux.

• Pour accélérer l’égalité professionnelle et salariale dans les grandes entreprises, le Défenseur des Droits procédera à des contrôles aléatoires, à grande échelle, sur les politiques salariales et de ressources humaines. Les résultats seront rendus publics.

Formation professionnelle

• Progressivement, conversion de la majeure partie des contributions dont sont redevables les entreprises en droits individuels pour les actifs (en pratique, selon une note comparative du MEDEF en date du 25 avril 2017, bascule progressive de la contribution de 1 % sur le CPF).

• Possibilité pour chacun de s’adresser directement aux prestataires de formation, selon ses besoins.

• Les droits seront d’autant plus élevés que les besoins de qualification sont importants.

Transformation numérique des TPE et des PME

Les TPE et PME s’engageant dans des transformations exigeant de conduire sur une période de temps limitée une requalification de leurs salariés bénéficieront d’un accès privilégié à la formation professionnelle.

Accès à l’emploi des personnes handicapés

Abondement public pour le compte personnel d’activité des personnes handicapées.

Don de RTT en faveur des aidants

Possibilité de dons de RTT entre collègues pour les personnes aidantes.

Emplois francs

• Favoriser l’embauche d’habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville en CDI, via une prime de 15 000 € étalée sur les 3 premières années.

• En CDD, la prime sera de 5 000 € sur les 2 premières années.

Lutte contre le détachement transnational abusif

• Limitation à un an de la durée autorisée de séjour d’un travailleur détaché

• Redéfinition au niveau européen les règles du détachement pour lutter contre la concurrence sociale déloyale.

Création d’un « droit à l’erreur »

L’administration sera d’abord là pour conseiller avant de sanctionner, la sanction étant limitée aux manquements délibérés, répétés ou particulièrement graves. Ce « droit à l’erreur », dont le contenu reste à préciser, ne pourra pas jouer en matière pénale.

Source : https://en-marche.fr/emmanuel-macron/le-programme

Bien entendu, tout ceci n’est qu’un projet, mais la loi EL KHOMRI existe, et elle est largement contestable et contestée. La volonté d’E MACRON est de libérer le travail !

beaucoup de ces mesures libèrent surtout les employeurs de leurs obligations à l’égard des salariés.

En quoi faciliter les licenciements, créera-t-il des emplois ?

La baisse du chômage doit-elle se faire au détriment des conditions de travail des salariés :NON !

les Etats Unis et l’Angleterre ne doivent pas être un modèle pour la France.